Si vous êtes observateurs, vous aurez remarqué que je n’ai pas mis de photo de Gokyo Ri. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’en faire l’ascension, et d’admirer cette vue en plongée qui m’avait tant fait rêver. Voici pourquoi.
J’ai commencé à tousser et à me sentir un peu moins bien à partir de Dole. La combinaison du temps hyper sec, de la poussière sur le sentier et de la fumée dans les teahouses, a clairement affaibli mes bronches, moi qui suis habitué à l’air bien humide de Montréal. Contrairement à la plupart des gens, je ne portais pas de foulard en marchant, et je crois que ça m’aurait beaucoup aidé.
J’ai continué jusqu’à Gokyo, où l’adrénaline m’a permis d’arriver en assez bon état. Ma condition a toutefois empiré dans les deux jours qui ont suivi : les symptômes de ma bronchite sont devenus plus aigus, je devais me moucher sans arrêt, et je n’avais plus beaucoup d’appétit. Le manque d’oxygène a commencé à me donner le mal de l’altitude, et des maux de tête. J’ai pu me promener autour du village, mais le simple fait de monter jusqu’à la crête m’a demandé un grand effort physique.
Le 3e jour, on m’a amené rencontrer un infirmier qui m’a examiné. Pas de doute, je souffrais bien d’une bronchite, et c’est celle-ci qui a déclenché le mal de l’altitude. Mon taux de saturation d’oxygène dans le sang était à 75%, alors que normalement il est à 100%. Le comble a été quand j’ai remarqué que du pus passait par mes sinus, pour remonter jusqu’à un de mes yeux. Dé-gueu-las-se.
Le lendemain, en voyant que la situation ne s’améliorait clairement pas (on ne guérit pas de cette inflammation à cette altitude), j’ai dû me résoudre à faire ce qu’on me conseillait : me faire rapatrier en hélicoptère jusqu’à Katmandou. Je sais, ça peut paraître vraiment dramatique, mais en faisant ce trek vous remarquerez souvent des hélicoptères passer au-dessus de votre tête. Chacun d’entre eux redescend quelqu’un de malade.
Les gens de mon teahouse ont tout organisé, et j’ai été étonné d’entendre le son de l’hélico en moins d’une heure. J’ai à peine eu le temps de faire mes adieux à mes camarades de randonnée, que je décollais déjà. Au moins j’ai pu demander au pilote, assis juste à côté de moi, de me montrer un peu la vue.